Primature : L’impact économique et social d’Olam au Gabon entre 2010- 2017.

Résultats jugés globalement « encourageants »

Olam a- t-il eu impact positif sur l’économie gabonaise ces sept dernières années ? Les activités du groupe singapourien ont-elles aussi impactées positivement les populations gabonaises ? Bref, quel bilan dressé de la présence d’Olam dans notre pays ?

Voilà autant de questions qui ont constitué le point d’orgue de la conférence de restitution d’une étude menée en toute « indépendance » par l’économiste Mays MOUISSI avec l’appui de Marc ONA ESSANGUI de l’ONG Brainforest.

Ce matin, en présence du Premier Ministre, Chef du gouvernement Emmanuel ISSOZE NGONDET, des partenaires financiers, divers experts, des associations et Ong ainsi que de la direction d’Olam, cet économiste de renom connu pour ses analyses sur l’évolution des économies africaines, a présenté plus d’une heure durant, avec une exceptionnelle clairvoyance, une parfaite lucidité et une analyse prospective son rapport sur les activités d’Olam depuis son implantation en République gabonaise.

Les axes et articulations de ce rapport de cent six (106) pages montrent que le partenaire du gouvernement exerce dans le souci du « bien- être économique et social du peuple gabonais ». Son objectif, « accompagner le Gabon dans son développement » a affirmé son Président directeur général Gagan Gupta.

Mays MOUISSI a décliné les facteurs déterminants dans la formation du PIB national, leurs poids et leurs interactions.
Cinq étapes ont conduit sa démarche. Les rencontres d’échange avec les responsables d’administration, les visites de terrain, les consultations des populations, la collecte des données, le traitement de celles-ci et la réalisation du rapport. Sept sites ont été visités par son équipe et lui. Deux cent dix (210) entretiens furent réalisés en cent cinquante (150) semaines. C’est dire combien le travail a été « dense et enrichissant. »

Au plan pratique il ressort que, dans la contribution d’Olam à la diversification de l’économie gabonaise, la société a contribué à hauteur de 296 milliards dans la formation du PIB, soit 5% du produit intérieur brut hors pétrole.
Au plan macro- économique, les secteurs dans lesquels OLAM intervient ont connu une « forte croissance ». Il s’agit du bois, des mines et de l’agriculture.

Ainsi, 508 milliards de francs cfa ont été investi dans le secteur agricole entre 2010 et 2017. Mieux, l’impact de la production du palmier huile sur l’économie nationale, une de ses composantes, a été « significative ». L’on note sur ce point que, le Gabon était 35ème mondial en 2010, 20ème en Afrique la même année. Mais qu’en 2017, notre pays est passé au 11ème rang au plan africain. Et Olam a créé 17000 emplois pendant la période considérée dans l’agriculture.
Dans l’industrie du bois et son impact sur le segment sciage, il apparaît clairement que 650.000 mètres carrés de bois sciés en 2016, ont amené Olam à occuper le 26ème rang mondial et 4ème exportateur de bois tropicaux. La croissance est aussi notable dans les segments placage et contreplaqué, où d’années en années, l’évolution a été « exponentielle ». Aujourd’hui, la filière bois participe à hauteur de 6% au PIB.

Cependant, ces bonnes performances tant partagées à l’échelle internationale et au plan intérieur sont aussi à « relativiser » si l’on s’en tient aux propos du conférencier.
En effet, de nombreuses limites subsistent dans l’activité d’Olam au Gabon. Mays MOUISSI souligne notamment, le faible impact sur les finances publiques, avec la généralisation des exonérations fiscales dont bénéficie le groupe. La faible représentativité des industriels nationaux dans la ZES (zone économique à régime privilégié de Nkok) et la « concentration »de plusieurs activités à la fois.
L’analyste relève que, « si le gouvernement veut diversifier l’économie, il doit aussi diversifier ses partenaires ». Or Olam concentre « tout ou presque » a- t-il dit, dans le bois, les ports, l’agriculture, l’industrie- mines et aujourd’hui les aéroports etc.

Sur le plan social, Olam doit accroître ses efforts dans l’uniformisation des contrats sociaux. Trop d’ouvriers se plaignent de la précarité des emplois, des contrats (beaucoup trop de CDD, contrat à durée déterminée), de l’absence d’un suivi médical, de l’insuffisance de logements etc.

Enfin, le rapport fait quelques recommandations et préconisations au gouvernement et à son partenaire qui portent pour l’essentiel sur la nécessaire adaptation de l’offre de formation aux besoins des entreprises.
Encadrer les villageois en créant des AGR (activités génératrices de revenus), mettre en place une aide aux micro- projets, stabiliser l’emploi au sein d’Olam, clarifier les situations salariales, instaurer la transparence dans la gestion, avec publication des comptes et chiffres d’affaires en ligne, faciliter l’exportation en réduisant les étapes administratives préalables et en développant le capital humain.

En réponse à ce rapport, le chef du gouvernement Emmanuel ISSOZE NGONDET s’est félicité de la publication de cet instrument d’analyse, tout en prenant « bonne note des observations faites et de la pertinence » de son contenu.
Les propositions du groupe d’experts « sont pour le gouvernement sous l’autorité du Chef de l’Etat Ali BONGO ONDIMBA, « un important outil d’aide à la décision ».

Le gouvernement va poursuivre avec « détermination sa politique de relance et de développement du tissu économique » avec l’appui de nos différents partenaires, dont Olam pilier irrécusable de notre économie. Le Gabon est doté d’un dispositif « législatif et réglementaire propice au développement des affaires ». Des dispositions de garantie des investissements sont « clairement mentionnées et ouvertes » à tous les milieux d’affaires a –t-il conclu.