La BEAC table sur une croissance de 3% en 2019

Le Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, a reçu ce jour en audience le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), Abbas Mahamat Tolli, en présence du ministre de l’Economie et des Finances, Roger Owono Mba. Les échanges entre les deux personnalités ont tourné autour des questions liées à la conjoncture économique dans les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) et de l’évolution de certaines reformes normatives.

Il ressort ainsi que la situation économique en zone CEMAC est en train de se consolider, ce qui se traduit, dans le cadre macroéconomique, par une prévision de croissance de l’ordre de 3% pour l’année 2019, contrairement à l’an dernier où elle était à 1,6%. Cette embellie traduit, selon le gouverneur de la BEAC, une consolidation des programmes économiques et financiers que les pays de la zone CEMAC ont en commun avec le Fonds Monétaire Internationale (FMI) et d’autres bailleurs.

L’autre temps fort de cette entrevue avait trait aux réformes engagées par la BEAC, notamment la réglementation de changes. Ce texte dont la dernière retouche remonte en 2000 a connu une évolution. A ce jour et compte tenu de la nouvelle réglementation de changes, la BEAC a intégré de nombreuses innovations dans l’industrie bancaire, notamment le paiement électronique, de même que les facilités accordées aux opérateurs économiques afin que ceux-ci aient au moins 30% de recettes d’exportations au niveau des banques. Des facilités ont également été accordées aux personnels diplomatiques pour la tenue de leurs comptes en devise : ‘’ nous avons donc fait comprendre ces évolutions normatives au secteur bancaire et apporté quelques souplesses dans l’exécution de cette réglementation de changes’’, a précisé M. Abbas Mahamat Tolli.

Pour preuve, l’orateur a fait savoir que cette réforme a permis à la banque centrale de rentrer en possession d’un montant de 608 milliards en 2018 et 1738 milliards de FCFA en 2019, après la mise en vigueur dudit texte.

Globalement, le gouverneur de la BEAC balaie d’un revers de la main la rumeur faisant état d’un manque de devise dans la CEMAC. En réalité, certaines mesures coercitives, ont simplement fait l’objet d’un contrôle de la part de son institution pour éviter la circulation des devises par des voies illégales, à l’instar du blanchiment d’argent et de l’évasion fiscale : ‘’nous sommes à 70 % d’ici la fin de l’année du taux de couverture de notre monnaie. Les devises sont à la banque centrale. Notre réserve de change a doublé’’, a-t-il rassuré.