CE Q’IL FAUT RETENIR DE LA CEREMONIE DU 1ER MAI 2021

L’Exécutif a honoré symboliquement 8 agents du public et du privé le samedi 1er mai 2021 à Arambo. A côté de cette partie officielle et traditionnelle, l’on retiendra l’échange intuitif traduit par les lectures de discours des travailleurs et du Premier Ministre, Chef du Gouvernement.

Sans surprise, c’est une pile de recommandations que les travailleurs ont présentées au gouvernement. S’adressant au Premier Ministre, Etienne Moussavou, occasionnellement porte-voix des syndicats des secteurs public et privé, a fait passer le message d’une crise du dialogue social. Toutefois, n’a-t-il pas omis de reconnaître la réalité des complications dues à la pandémie de Covid-19 depuis plus d’une année déjà.

Rose Christiane Ossouka Raponda de préciser tout de suite dans son intervention que « le 1er mai n'est pas un rituel. »  En revanche, « il permet de réitérer l'importance du dialogue social si cher au Président de la République. » Le Chef du gouvernement se complète : « j’ai fait du dialogue social une de mes priorités. » Tels sont pour ainsi dire les maîtres-mots de son intervention face aux leaders syndicaux présents ce 1er mai 2021 dans l’amphithéâtre d’Arambo à Libreville.

Les travailleurs du privé et du public soulignent alors, entre autres, la restriction des libertés, le chamboulement de la limitation d’heures de travail à cause, disent-ils, de la mise au point des mesures de lutte contre le coronavirus. Face à la situation ô combien contraignante pour tous, ils s’inquiètent particulièrement des compatriotes économiquement faibles en souhaitant que le gouvernement promeuve le dialogue social dans toutes les catégories de la société.

Le discours de sieur Etienne Moussavou évoque aussi le problème de la cherté de la vie; notamment au niveau du coût du transport. La diminution du pouvoir d'achat, la surfacturation des tarifs d'eau et d'électricité, font partie des points d’orgues. Sans négliger certaines avancées, les travailleurs admettent que « le dialogue social a été porteur dans le secteur public avec le recensement des agents publics afin d’assainir le fichier des fonctionnaires de l’Etat. »

Rose Christiane Ossouka Raponda, sur un ton persuasif, veut attirer l’attention de son assistance sur les réalisations du gouvernement en faveur des travailleurs du Gabon en temps de crise sanitaire. En effet, elle rappelle sur la tribune de l’hôtel Arambo plusieurs faits. Il s’agit du maintien des allocations de chômage technique de l’ordre de 50 à 70% durant la première phase de la pandémie, la régularisation des situations administratives de plus de 6000 agents publics « dont un peu plus de 2700 pour le seul premier trimestre 2021, dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations du Forum de la Fonction Publique », la prise en charge des factures d’eau et d’électricité, la gratuité des transports publics, un appui financier aux tenanciers de bars.  

Répondant au vœu émis par les partenaires sociaux d’engager et/ou de poursuivre plusieurs réformes, le Premier Ministre parle du projet de loi adopté par l’équipe qu’elle dirige. Lequel porte sur la révision du Code du Travail au Gabon, « texte issu d’un dialogue tripartite Etat - Confédérations des employeurs - Syndicats des travailleurs ». Ce qui soutient du reste son intérêt susmentionné de conjuguer avec les partenaires sociaux en vue de la relance économique du Gabon. Va-t-elle l’appuyer par la suite en postulant que « nous n’avons pas le choix si nous voulons réaliser la relance de notre économie et améliorer les conditions de vie de nos populations. »

Traduisant les multiples inquiétudes des travailleurs du privé, le porte-parole des syndicats du Gabon choisit des termes spécifiques afin de toucher lui aussi l’âme du Premier Ministre que plusieurs membres du gouvernement ont accompagné. « L'horizon demeure sombre et incertain pour plusieurs travailleurs du privé : licenciements massifs, stress, fermeture d'entreprises et non-paiement de salaires », lâche-t-il.

Le Chef du gouvernement de montrer d’une autre façon son attention singulière aux demandes des travailleurs. « Ces attentes sont connues et je peux vous assurer que nous y travaillons en vue de leur satisfaction progressive. Je vous demande d’être patients car la crise de la Covid-19 nous impose encore des contraintes très fortes. »

De ce fait, la grève, qui est pratiquée de plein droit par les syndicats, ne saurait empêcher la consolidation de « ce partenariat inclusif et fécond, au profit de tous les acteurs du monde du travail et pour une stabilité sociale durable. » C’est à ce tire que Rose Christiane Ossouka Raponda invite les partenaires sociaux à avoir en partage « un esprit de sacrifice, un engagement patriotique, une attitude de dépassement, un sens des responsabilités, et une volonté commune de trouver des solutions consensuelles aux diverses préoccupations qui assaillent le monde du travail. »

 

Le Service Presse écrite.