SOCIETE/ Paiement des déflatés de Gabon Poste

Le Gouvernement accède à la requête des ex-agents


Conformément aux instructions du président de la République, le Professeur Daniel Ona Ondo et son équipe ont décidé, depuis le mercredi 17 septembre 2014, de faire passer à la caisse du Trésor Public, les ex-agents de Gabon Poste. Les intéressés ont le sourire parce qu’ils perçoivent les sommes qu’ils réclamaient à l’Etat à cor et à cri dans le cadre de la liquidation de Gabon Poste.


L’entreprise publique avait été, soulignons-le, créée à la suite de la scission, en 2000, de l’Office des Postes et Télécommunications (OPT) et la création de deux entités publiques distinctes : Gabon Télécoms et Gabon Poste.


Durant de nombreuses années, indique le Comité de privatisation dans un communiqué dont une copie nous a été remise, le fonctionnement de Gabon Poste a été très déficient au point d’avoir occasionné d’importantes pertes financières.


Dans la même période, c’est l’Etat a été obligé de faire supporter ce déficit par les finances publiques.
Il ressort, en effet, que  de Gabon Poste était, dans la période concernée, en but à des difficultés certaines.


Il s’agit, premièrement, d’une situation financière catastrophique caractérisée par une structure bilancielle périlleuse qui indique un déficit structurel estimé à douze milliards de francs FCFA par an (12.000.000.000)  et des pertes récurrentes résultant, pour une large part, d’une masse salariale démesurée par rapport au volume d’activité –la masse salariale avoisinant les neuf milliards (9 000 000 000) de francs CFCA alors que le chiffre d’affaires de la société n’atteignait pas les deux milliards (2 000 000 000) de francs CFA. On note ensuite une couverture insuffisante des avoirs des épargnants (4 milliards disponibles sur 18 milliards de francs CFA inscrits sur les livres). De plus, on évoque aussi un sureffectif de 500 personnes sur un effectif total de 848 agents.


Enfin, les experts du Comité de privatisation aussi dans leur communiqué un fonds de roulement négatif au démarrage (14,6 milliards de francs CFA).
Ce sont tous ces éléments qui ont été pris en compte par les pouvoirs publics qui se sont, en effet, dans l’impossibilité de restructurer cette société publique avec pour objectif de remédier de manière pérenne à cette situation, une décision qui entrait aussi dans le cadre de la politique de désengagement de l’Etat gabonais du secteur productif.


Ce sont autant d’élements qui ont conduit le Gouvernement à prendre, le 25 décembre 2005, la décision de liquider la Gabon Poste.


Cette action s’est soldée par la mise en place d’un plan social, lequel plan social a été exécuté en 2006 au titre de cette liquidation. Ainsi, l’entreprise publique a été obligée de procéder au  licenciement de tout le personnel, c’est-à-dire tous les  848 agents. Coût total de l’opération : sept milliards cinq cent tris millions (7 503 000) de francs CFA, dont sept cent millions (700 000 000) de francs CFA ont été consacrés au paiement des réclamations et des décisions de justice résultant de la liquidation des droits légaux.
Ce n’est pas tout. En effet, en vue de transférer à la nouvelle entité en l’occurrence la Poste S.A, des actifs sains, l’Etat avait également soin  de se charger de désintéresser tous les créanciers de Gabon Poste. 


Il s’agit notamment des fournisseurs, des organismes de sécurité sociale, des administrations ou d’organisations internationales postales. Cette intervention de l’Etat concernait aussi la reconstitution des avoirs des épargnants et les dépôts CCP, à une hauteur totale de trente-huit milliards six cent soixante un millions (38 661 000 000) de francs CFA.


Malgré tous ces efforts du gouvernement et en dépit de ce qui précède, de nombreux ex-agents de Gabon Poste ont, à maintes reprises, introduit des revendications. Les intéressés sont même allés jusqu’à alléguer le non-paiement par l’Etat d’un plan social en leur faveur.


Se voulant à la fois pédagogue, le Comité de privatisation a indiqué que la notion de « plan social » est consacrée par le Code du Travail de notre pays notamment par les dispositions de l’article 59.
Qui indiquent que la loi prescrit à l’employeur d’offrir un choix aux personnels licenciés entre le versement (en numéraire) des indemnités de licenciement et le bénéfice du plan, lequel plan social consiste à financer toutes les actions visant à permettre à l’employé licencié de retrouver un nouvel emploi. Ces deux mesures n’étant pas cumulables, précise encore le texte.


Mais en pratique, s’est développée dans notre pays et qui déroge aux lois et règlements en vigueur. Ce qui a amené les personnels licenciés par l’Etat à exiger de celui-ci un plan social sous la forme d’une indemnité transactionnelle.


Qui doit être perçue, de l’avis du gouvernement, comme une mesure de solidarité nationale reposant uniquement sur la décision discrétionnaire ou sur le bon vouloir des pouvoirs publics.
C’est, en d’autre termes, ce que le gouvernement, sous la houlette de son chef, le Professeur Daniel Ona Ondo vient de faire en prenant la décision de faire procéder au versement de cette indemnité, laquelle indemnité est une décision exclusivement politique du président de la République dont la mise en œuvre a été assurée par le gouvernement.


On sait que lors du licenciement collectif de ces agents en 2006, la demande que ceux-ci avaient formulée et qui avait pour objet le paiement de cette indemnité transactionnelle était restée lettre morte de la part du Gouvernement.


En somme, l’Etat avait dû renoncer à accéder à leur revendication en raison de la surenchère qui caractérisait cette requête.


Pour mettre un terme à cette situation, un ancien ministre délégué aux Finances avait proposé aux ex-agents de Gabon Poste une indemnité transactionnelle de quatre mois. Mais il avait essuyé une fin de non recevoir de ces interlocuteurs.


Les responsables du Comité de privatisation soulignent avec force s détails que l’Etat s’était déjà entièrement acquitté de sa dette, en procédant notamment au paiement de l’ensemble des droits légaux reconnus aux ex-agents de Gabon Poste, conformément aux lois et règlements en vigueur dans notre pays.


En bon père de famille et fidèle à sa politique, le Président de la République, Chef de l’Etat, a décidé d’accorder à ces anciens salariés de Gabon Poste une prime de départ de six (6) mois de salaire en guise de mesure d’accompagnement.


Un accord qui est acté par la correspondance n° 001314/PR/SGPR du 23 août 2013. Dans cette lettre, le Secrétaire Général de la Présidence de la République, Mme Laure Olga Gondjout demande au Ministre de l’Economie, de l’Emploi et du Développement Durable, de mettre en œuvre la décision du chef de l’Etat.  Une décision confirmée par une autre émanant du secrétariat général de la présidence de la République portant le n° 00005/PR/SGPR et datée du 16 janvier 2014.


Les ex-agents de Gabon Poste défilent depuis le début de la semaine dans les locaux du Comité de privatisation pour retirer leurs bons de caisse. Ces anciens travailleurs  qui ont le sourire aux lèvres sont aussi unanimes en reconnaissant que la mise en œuvre pratique de cette mesure exceptionnelle du président Ali Bongo Ondimba a été l’œuvre du gouvernement du Professeur Daniel Ona Ondo. Ce qui clôt, espérons-le, définitivement ce dossier qui était devenu, comme ils l’ont dit, un véritable serpent de mer.


Presse Primature