Conférence internationale de Brazzaville : Le Gabon pour une stratégie africaine de préservation de la faune et de la flore



La conférence internationale sur l’exploitation illégale et le commerce illicite des produits de la Faune et de la Flore sauvages d’Afrique, s’est tenue à Brazzaville du 27 au 30 avril 2015. Pour le compte du Gabon, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, le Professeur Daniel Ona Ondo a représenté le Président de la République, Ali Bongo Ondimba, à cette grand-messe de l’environnement où le Président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso et celui de la République du Tchad, Idriss Deby Itno, étaient présents. Egalement, plusieurs délégations des pays d’Afrique et des organisations internationales étaient elles aussi représentées.

A l’ouverture de la conférence de Brazzaville, plusieurs intervenants dont le Ministre Congolais de l’Economie Forestière, du Développement Durable et de l’Environnement, Henri Ndjombo, le Commissaire à l’agriculture et à l’environnement de l’Union Africaine et le Directeur Exécutif du PNUE, ont dressé le bilan de la situation du continent sous l’œillère de l’exploitation illégale et le commerce illicite de la faune et de la flore. Pour ces derniers, l’enjeu prioritaire de la rencontre de Brazzaville est la préservation des espèces et des aires protégées, ressources fragilisées par le braconnage qui lui-même cause insécurité et instabilité dans nombre de pays du continent et particulièrement dans la sous-région d’Afrique Centrale.

Aussi, les représentants des organismes internationaux ont tiré la sonnette d’alarme pour mobiliser les dirigeants et décideurs africains à prendre des mesures qui permettront de trouver des solutions efficaces afin de sauver le riche patrimoine naturel de l’Afrique.

Lors de son intervention, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, le Professeur Daniel Ona Ondo a rappelé que l’exploitation illégale de la faune et de la flore a une incidence sur la biodiversité et représente une menace écologique, sociale et culturelle. Aussi, sous l’impulsion du Président de la République, Ali Bongo Ondimba, le Gabon s’est résolument engagé dans la préservation de la biodiversité à travers plusieurs mesures a poursuivi le chef de la délégation gabonaise à Brazzaville.

Il s’agit, entre autres, de la révision du code pénal pour renforcer les peines contre le braconnage et le trafic d’ivoire ; la réforme des capacités institutionnelles ; la mise en place d’un laboratoire d’enquête et le renforcement de la gestion des ivoires saisis. Ce qui se traduit par une stratégie nationale de lutte contre le braconnage, renforcé au plus haut niveau lorsque le Président de la République, Ali Bongo Ondimba, lui-même avait brûlé l’équivalent de 10 millions de dollar d’ivoire saisi.

A la suite de cette présentation de la situation du Gabon sur le pan de la protection de l’environnement, le Chef du Gouvernement, Professeur Daniel Ona Ondo a plaidé pour une stratégie africaine contre l’exploitation illégale et le commerce illicite des produits de la faune et de la flore en Afrique. Cette approche mobilisatrice, a-t-il renchérit, passe par un renforcement de la coopération entre pays africains qui pourrait se traduire par une amélioration des systèmes d’échanges d’information et une plus grande collaboration au niveau des frontières. Selon le Premier Ministre gabonais, la lutte contre le braconnage et le commerce associé ne doit plus être traité de manière sectorielle mais plutôt à travers une approche transversale, interministérielle et multi partenariale.

Aussi, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, le Professeur Daniel Ona Ondo a  fait la proposition, au nom de son pays, de la mise en place d’un comité ad hoc des chefs d’Etats et de Gouvernements de l’Union Africaine, qui pourrait intervenir lors du sommet de juin prochain.

Avant de clore son propos, le Premier Ministre, Professeur Daniel Ona Ondo a soutenu que le Gabon se propose d’organiser, courant 2015, une conférence internationale sur la problématique du conflit « Homme-Faune », afin de rendre efficace la lutte contre le braconnage en encourageant l’adhésion des populations qui sont victimes des espèces sauvages à protéger.

Prenant la parole, le Président de la République du Tchad, Idriss Deby Itno, a encouragé et soutenu l’initiative de la conférence de Brazzaville, afin d’améliorer le sort réservé à la faune et à la flore sauvage dans la sous-région CEMAC et plus largement en Afrique. Pour illustrer l’impérieuse nécessité d’agir maintenant, le Président du Tchad a révélé qu’en 2011, plus de 25000 éléphants ont été abattus dans son pays et cela a causé une forte dégradation des écosystèmes car l’exploitation illicite de la faune et de la flore est une menace réelle contre la sécurité et la stabilité des Etats. D’où, son invite à une plus grande implication des participants à ce rendez-vous environnemental pour apporter des solutions idoines à ce problème régional.

Enfin, le Président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, hôte de la conférence internationale de Brazzaville, a tout d’abord souligné la gravité de la situation de la faune et de la flore en Afrique. Raison qui a motivé la tenue de cette rencontre de haut niveau car le temps est venu d’agir. Après avoir présenté la situation du terrain qui peut se résumer au fait qu’en Afrique Centrale 90% des éléphants meurent à cause du braconnage, il a souhaité que les assises de Brazzaville débouchent sur une résolution forte qui réaffirme l’engagement des parties prenantes à lutter contre l’exploitation illégale et le commerce illicite des produits de la faune et de la flore sauvages d’Afrique. C’est sur ces mots que le Président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, a déclaré ouverte la conférence internationale de Brazzaville.

 

Loïc Ondo Francky Ondo Ona