COMMUNICATION De Son Excellence Emmanuel ISSOZE NGONDET, Premier Ministre, Chef du Gouvernement, A l’occasion de la cérémonie d’ouverture des travaux du Comité ad hoc paritaire chargé de préparer l’organisation du Dialogue Politique

Mesdames et Messieurs les Chefs des Partis Politiques,

Mesdames et Messieurs les Chefs de Délégations,

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,

Mesdames et Messieurs les participants ;

 

C’est pour moi un bien réel et agréable plaisir de vous souhaiter la bienvenue à cette cérémonie d’ouverture des travaux du Comité ad hoc paritaire préparatoire du Dialogue Politique.

 

Je voudrais particulièrement exprimer mes chaleureux mots de bienvenue, aux leaders des partis politiques, de la majorité comme de l’opposition qui, par leur présence ici, portent le témoignage de la responsabilité et de la sagesse politiques devant l’histoire et devant le peuple gabonais.

 

Mesdames et Messieurs,

 

En effet, au terme du processus électoral ayant abouti à l’élection du Président de la République, notre pays connait encore aujourd’hui une situation politique tendue que le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, a très rapidement décidé de résorber par l’organisation d’une rencontre politique destinée à réunir autour d’une table, l’ensemble des acteurs politiques nationaux, dans le but de dialoguer et de ramener la quiétude et la paix des cœurs dans notre pays.

 

 

 

La rencontre qui s’ouvre aujourd’hui pose le premier jalon sur le chemin qui nous conduira vers un retour progressif de la confiance entre les acteurs politiques d’une part, et entre le peuple et sa classe politique d’autre part.

 

Le Comité ad hoc paritaire qui se réunit ce jour, faut-il le rappeler, est chargé de préparer le Dialogue politique. Son objectif général est d’élaborer ses termes de références en énonçant les principes conducteurs de cette rencontre. Il s’agit, entre autres, de garantir la confiance entre les acteurs politiques de la majorité et de l’opposition à travers un code de bonne conduite et un règlement intérieur, d’identifier les groupes appelés à prendre part aux travaux, de sélectionner les thématiques qui articuleront l’agenda ou l’ordre du jour du Dialogue politique, de préciser les besoins matériels, financiers et humains ainsi que les contours des instruments de gouvernance et leurs animateurs.

 

Cette première phase est décisive pour garantir la réussite de la deuxième phase : celle du Dialogue politique inclusif et sans tabous proprement dit.

 

Aussi, me paraît-il important d’appeler votre attention sur la nécessité de passer en revue, avec la plus grande rigueur, l’ensemble des points qui constitueront l’ordre du jour de cette rencontre préalable.

 

Mesdames et Messieurs,

 

Du 14 novembre au 31 décembre 2016, dans le cadre des consultations que j’ai engagées avec l’ensemble de la classe politique, j’ai eu l’occasion d’échanger avec chacun de vous sur les questions préalables avant l’organisation du Dialogue, entendues ici comme mesures nécessaires à prendre pour décrisper le climat politique et social, le contenu des discussions, les acteurs, les objectifs et les délais du Dialogue. Mon appréciation personnelle est que ces réunions se sont déroulées de manière satisfaisante. Les échanges ont été riches et francs. Et je me réjouis de ce que nous ayons dégagé un canevas de travail qu’il me plaît ici de rappeler brièvement et qui ne manquera pas, j’en suis persuadé, d’inspirer nos présents travaux.

 

Sur la décrispation du climat politique, un certain nombre de recommandations ont été émises par certains acteurs politiques, notamment de l’opposition. Il s’agit, entre autres, de la résolution des problèmes sociaux posés par les syndicats, de la libération des prisonniers et de la mise en place d’une commission interministérielle pour l’indemnisation des victimes des événements postélectoraux.

 

 

 

A ce jour, des efforts notables ont été faits par le Gouvernement pour contribuer à décrisper le climat politique et social.

 

En effet, en ce qui concerne les personnes incarcérées dans le sillage des événements du 31 août 2016. Sur les 800 personnes incarcérées à la suite des manifestations post-électorales, 2 sont encore en détention et les procédures judiciaires les concernant suivent leur cours normal.

 

S’agissant de l’indemnisation des victimes de ces manifestations, sur instructions du Président de la République, Chef de l’Etat, j’ai pris, le 06 décembre 2016, deux arrêtés instituant respectivement la Commission ad hoc sur les violences post électorales et le Comité Technique d’Evaluation des préjudices subis lors desdites violences. Les travaux de ces deux instances sont déjà en cours et permettront un examen approfondi des dossiers y relatifs et la prise des décisions appropriées.

 

Quant aux revendications des syndicats, elles font l’objet elles aussi, d’un examen attentif de la part du Gouvernement sur la base des consultations sectorielles menées par les Chefs des départements ministériels concernés, dans l’espoir d’apporter des réponses rapides à ces problèmes en tenant compte du contexte économique difficile actuel.

 

En tout état de cause, à travers ces actions, le Gouvernement marque bien sa détermination à apaiser le climat politique et social avant d’aller au Dialogue.

 

Concernant le cadre et le format.Lors de nos échanges, vous vous êtes également prononcés sur le sujet. Un grand nombre de partis estime que le Dialogue politique est d’abord une affaire politique. A ce titre, la participation doit être limitée aux seuls acteurs politiques, alors que pour d’autres, cette participation doit être envisagée de manière aussi large que possible, c’est-à-dire qu’en dehors des acteurs politiques, d’autres acteurs comme les membres de la société civile, les syndicats et les confessions religieuses doivent aussi pouvoir y prendre part.

 

Vous avez aussi majoritairement marqué votre préférence pour un Dialogue Gabono-gabonais, autrement dit, entre compatriotes et présidé par une personnalité nationale consensuelle. Quelques partis politiques consultés ont également fait le choix d’en appeler à la communauté internationale, soit en qualité d’arbitre du Dialogue, soit simplement comme observateur.

 

 

 

 

S’agissant des thèmes à aborder ou les problématiques. En ce qui concerne les thématiques, pour les partis politiques de la Majorité, l’ordre du jour du Dialogue doit être limité aux seules questions politiques, alors que ceux de l’opposition, en grande partie, optent pour un ordre du jour relativement élargi aux questions économiques, sociales et culturelles.

 

Cependant, dans l’ensemble, vous souhaitez tous que le Dialogue aborde les problèmes tels que la réforme du système électoral, le fonctionnement des partis politiques, le statuts des syndicats et des leaders des partis politiques, la durée du mandat présidentiel, la réforme des institutions politiques, etc.

 

Pour ce qui est du suivi des décisions du Dialogue politique. Sur le suivi des décisions qui se dégageront du Dialogue, vous vous êtes majoritairement prononcés en faveur d’un organe de suivi, après la traduction de ces décisions en textes juridiques par voie législative, réglementaire ou référendaire.

 

Enfin, chacun de vous souhaite que le Dialogue se tienne au Gabon et que sa durée soit la plus raisonnable possible, entre deux semaines au moins et un mois au plus.

 

Mesdames et Messieurs,

 

Sur toutes ces questions, vous aurez donc à délibérer pour arrêter les contenus qui devront constituer la trame de l’ordre du jour du Dialogue politique proprement dit, et fixer le mode opératoire de celui-ci.

 

Mesdames et Messieurs,

 

Le cadre qui nous réunit aujourd’hui a été institué par Arrêté n°0049/PM du 18 janvier 2017 portant création, composition et fonctionnement du Comité ad hoc paritaire chargé de préparer l’organisation du Dialogue politique. Cet Arrêté prescrit des missions à notre organe de travail que je vous ai déjà rappelées. Je tiens cependant à souligner à cet instant le caractère paritaire de ce Comité ad hoc.

 

En effet, en dehors du Président, qui est le Premier Ministre, Chef du Gouvernement et du Rapporteur Général, qui est le Secrétaire Général du Gouvernement, ce Comité ad hoc est une formation issue des partis politiques de la Majorité et de l’Opposition, à raison de 20 membres chacun. Les décisions y seront prises soit à l’unanimité, soit par consensus et, à défaut, par vote, au terme de débats dont la liberté de parole est garantie à chacun, sous réserve du respect d’autrui.

 

 

 

Les membres du gouvernement y sont présents en leur qualité de membres du Comité interministériel chargé de l’organisation du Dialogue politique. Ils prennent part aux débats, sans participer au vote, le cas échéant.

 

 

Mesdames et Messieurs,

 

Au moment où s’amorce donc cette phase technique et préparatoire du Dialogue politique, je voudrais ici, rendre un hommage appuyé au Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, pour cette initiative visionnaire et pour son grand sens de l’écoute.

 

Dans le contexte politique actuel, le tenue d’un Dialogue politique est, à n’en point douter, plus qu’une nécessité car devant nous permettre, comme l’indiquait le Chef de l’Etat lui-même, d’aborder toutes les questions relatives à la vie de notre pays, à l’organisation et au fonctionnement de son cadre institutionnel, à son développement et au renforcement de sa place dans le concert des Nations. C’est, au demeurant, pour ces raisons qu’il l’a souhaité sans tabou.

 

Par conséquent, majorité comme opposition, nous devrons, au cours de cette rencontre, montrer notre capacité à mettre en avant l’intérêt supérieur de la nation. Le dialogue est synonyme à la fois d’ouverture, mais aussi de sacrifice. C’est un processus de construction de consensus, de vérités organisées dans le but de prévenir ou de résoudre nos différends politiques.

 

Il doit, par des concessions réciproques, par l’échange, la discussion, le partage de nos points de vue, de nos émotions et de nos peurs, nous aider à faire jaillir un consensus national à partir duquel notre pays connaîtra des lendemains électoraux plus apaisés.

 

Car le peuple gabonais et la communauté internationale attendent de ce Dialogue politique qu’il puisse nous permettre d’aboutir, à minima, à la consolidation de notre démocratie, à la relance de notre économie, au renforcement de la paix et de l’unité nationale.

 

Je vous remercie.